Martintox présente: Désordre critiques
Système de notes
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OMIKRON: L'ÂME NOMADE
Système de notes
J'ai un nouvel album et un nouveau blog "Désordre critiques". J'ai récemment souffert d'un accident vasculaire cérébral, et je suis présentement très endetté.
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OMIKRON: L'ÂME NOMADE
Développeur: Quantic Dream
Publicateur: Eidos Interactive (Square Enix pour les sorties en numérique)
Réalisateur: David Cage
Producteur: Anne Devouassoux, Herve Albertazz, Tom Marx
Compositeur: David Bowie, Reeves Gabrels
Date de sortie: 31 octobre 1999
Consoles: Microsoft Windows, Dreamcast
Genre: aventure troisième-personne
So as to better appeal to our francophone African audience, the following review has been written in French. Please excuse the late publication, Mr. Disorder had to recover from playing Dark Souls III for 3 hours.
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Mes lecteurs assidus se rappelleront de mes apartés sur David Lynch ainsi que ses excursions en dehors du cinéma, en particulier la série animée Èvangélion: genèse en néons et le jeu vidéo Personnage, ce dernier projet tentant de brouiller la frontière entre le cinématographique et le vidéoludique en ne permettant pratiquement aucune interactivité de la part du joueur. Toutefois, en faisant ceci, j'ai négligé des titres ultérieurs tout aussi importants, tels que Pluie lourde, Au-delà: deux âmes, et Prophécie indigo, qui prennent aussi avantage du format de jeu vidéo afin d'ajouter une toute nouvelle dimension aux éléments surréels caractéristiques de l’œuvre de Lynch. Il faut garder en tête par ailleurs que Personnage date des années 60, bien avant les toutes premières consoles, et fut donc victime de sérieuses contraintes budgétaires et technologiques; ses jeux plus récents, au contraire, bénéficient du nec plus ultra technologique du 21e siècle, permettant ainsi le développement d'expériences aussi intenses et réelles que ses films de la même époque.
Un bon nombre de joueurs reconnaîtront Omikron: l'âme nomade, œuvre très ambitieuse à son époque, mais ils ne sauront probablement pas qu'il s'agit en fait d'une suite à la série TV culte Pics-jumeaux: autant drame que comédie, aussi surréel que conventionnel, aussi bon (saison 1) que mauvais (saison 2), sa première itération conclut sur un cliffhanger que le film Pics-jumeaux: feu marche avec moi ne voulut clairement pas résoudre. Malheureusement pour les fans à l'époque (enfin, ceux qui ne comprenaient pas que Lynch s'en bat les couilles de démystifier ses œuvres), Omikron a encore moins à voir avec la série: prenant place dans un futur lointain, le joueur prend contrôle d'une "âme nomade" (d'où le nom, bien évidemment) qui doit naviguer la ville dystopique éponyme. Le protagoniste Kay'l 669 (pas difficile de deviner avec ce nom qu'il s'agit d'un descendant du protagonist Vallée Tonnelier, que ce soit littéral ou symbolique) introduit ce monde et mène une enquête sur une série de meurtres afin de trouver David Bowie, qui reprend son rôle de Philippe Jeffries.
Tout comme les meilleurs films de Lynch, le monde est facilement ce qui est le plus impressionnant à propos de ce jeu; à mesure que le joueur s'avance dans l'histoire, il devient capable d'explorer chaque secteur de la ville d'Omikron-l'âme-nomade, chacun plus déjanté que l'autre, comme une vision Fritz Langienne de la commune de Pics-jumeaux. En plus de cela, lorsque notre personnage meurt, il est possible de se réincarner dans le corps d'un NPC à proximité, permettant donc le contrôle d'une sélection de plus de quarante personnages différents, chacun avec son propre rôle et sa propre tenue vestimentaire digne du Cinquième élément. Ceux les plus perceptibles remarqueront qu'il s'agit d'un pouvoir que possède aussi Bob dans Pics-jumeaux; toutefois, le jeu ne précise pas si on prend contrôle de Bob, où s'il s'agit simplement d'un autre esprit provenant de la loge noire. Il ne s'agirait pas d'un chef-d’œuvre signé David Lynch si les réponses étaient aussi claires.
Outre le monde, l'atmosphère visuelle high-tech, et la bande son qui mélange rock et techno tout comme le film antérieur Autoroute perdue, Omikron est un hybride en termes de styles de gameplay. Le joueur s'engage principalement dans des phases d'exploration, qui sont si léthargiques dans leur cadence que je ne peux que supposer qu'il s'en est inspiré par la suite, étant donné diverses scènes dans Rue Mulholland et Empire intérieur qui utilisent une lenteur semblable afin d'accentuer l'anticipation chez le téléspectateur à moitié assoupi. Les séquences d'actions (que ce soient les combats corps-à-corps à la troisième personne ou les passages FPS) ont un rythme semblable, avec une présentation aussi kitsch qu'un épisode d'Invitation à l'amour, la série-dans-la-série dans Pics-jumeaux. À première vue, mes remarques semblent très négatives, mais rappelons nous ce qu'Andrei Tarkovsky (réalisateur d'Alerte rouge 2) a dit autrefois: "Si le jeu est divertissant, ça pue la merde."
En somme, Omikron: l'âme nomade est très probablement un des meilleurs projets de la part de David Lynch; en plus d'intégrer toutes les caractéristiques importantes de son catalogue filmique dans un format vidéoludique, il réussit à approfondir la thématique de son œuvre à l'aide de l'élément interactif qui est unique à ce format médiatique. Malgré le fait qu'il s'agit d'une suite à Pics-jumeaux, je le recommande à tous ceux qui sont intéressés, étant donné qu'il aborde l'histoire de la série de façon très ambiguë. Par ailleurs, je me demande pourquoi la troisième saison n'utilise pas Omikron comme fondation; à part la séquence où Andy et Truman se retrouvent brièvement dans la ville d'Omikron-l'âme-nomade et achètent un exemplaire de l'album 'heures...' par David Bowie, il n'y a pratiquement aucune référence au jeu, ce que je trouve bien dommage. Peut-être que Lynch s'en servira dans la quatrième saison.
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NOTE PERSONNELLE: *****
NOTE DE RECOMMANDATION: ****
NOTE EN LETTRE: EPSILON
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NOTE PERSONNELLE: *****
NOTE DE RECOMMANDATION: ****
NOTE EN LETTRE: EPSILON
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